![]() Le logotype de Wikipédia représente un globe incomplet composé de pièces de puzzle sur lesquelles sont inscrits des glyphes issus de différents systèmes d'écriture ; la plupart correspondant à la lettre W ou aux sons « wi », « wo » ou « wa ». | ||
![]() Détail du portail multilingue wikipedia.org, montrant les éditions de Wikipédia les plus fournies. | ||
Adresse |
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Slogan | L'encyclopédie libre | |
Commercial | Non | |
Publicité | Non | |
Type de site | Encyclopédie en ligne | |
Langue | 307 (novembre 2019) | |
Inscription | Gratuite et optionnelle | |
Propriétaire | Wikimedia Foundation | |
Créé par | Jimmy Wales et Larry Sanger | |
Lancement | ||
État actuel | En activité | |
Wikipédia Écouter est une encyclopédie universelle, collaborative et multilingue, créée par Jimmy Wales et Larry Sanger le , gérée par wiki dans le site web wikipedia.org. Toutes les versions, quelle que soit leur langue, utilisent le même logiciel de publication, MediaWiki. Toutes ont la même apparence, mais elles comportent des variations dans leurs contenus, leurs structures et leurs modalités d'édition et de gestion.
L'encyclopédie ainsi que son environnement sont hébergés sur Internet grâce aux serveurs financés par la Wikimedia Foundation, organisation à but non lucratif américaine, dépositaire de la marque Wikipédia.
L'encyclopédie est en libre accès, en lecture comme en écriture, ce qui signifie que n'importe qui peut, en accédant au site, modifier la quasi-totalité des articles[1], publiés sous licence CC-BY-SA 3.0. Wikipédia est l'un des sites les plus fréquentés au monde, avec plus de 600 millions de visites quotidiennes[2]. Il constitue le plus grand et le plus populaire des ouvrages de références générales d'Internet, avec un total de 160 millions de pages disponibles[3]. Plus de 85 millions d'éditeurs ont créé leur compte, 300 000 étant considérés comme actifs[4].
Historiquement, l'anglais a été la principale langue utilisée, avant qu'une multitude de sites ne soient ouverts dans d'autres langues (plus de 300 langues actuellement[5]). Wikipédia en français a été ouvert le . Wikipédia en anglais conserve sa prépondérance relative : le site compte près de six millions d'articles fin 2019, contre un peu plus de deux millions sur la version française.
En mars 2000, Jimmy Wales met en ligne sur le Web une encyclopédie libre[6] appelée Nupedia. Il bénéficie pour cela du soutien de la société Bomis, dont il est l'actionnaire majoritaire[7]. Larry Sanger est engagé dans cette société au titre de rédacteur en chef. Comme Nupedia fonctionne avec un comité scientifique, la progression du nombre d'articles est très lente[8]. Le , Larry Sanger discute avec le programmeur Ben Kovitz, qui lui explique le concept du wiki. Vu la frustration occasionnée par la lenteur des progrès de Nupedia, Larry Sanger propose à Jimmy Wales de créer un wiki sous licence publique générale GNU afin d'accroître la vitesse de développement des articles, ce qui aboutit au lancement formel de Wikipédia le 15 janvier 2001[6],[7]. Étymologiquement, le terme « Wikipédia » est un mot-valise issu de la fusion de deux termes : wiki, type de site Web collaboratif (d'après le mot hawaïen wikiwiki qui signifie « rapide »[9]), se référant au fait que l'encyclopédie a toujours vocation à s'améliorer rapidement et à être constamment active de par son mode de fonctionnement, et -pédia, dérivé du mot grec παιδεία, paideia, « instruction », « éducation ». Ce nouveau projet devait servir à fournir du contenu textuel selon une méthode plus souple, permettant ensuite éventuellement d'alimenter Nupedia, après un passage par le filtre d'un comité d'experts.
La version française de Wikipédia est officiellement créée le . Elle est la première version de Wikipédia dans une langue autre que l'anglais, suivie par les versions en allemand et en catalan[7]. À partir de ce moment, Larry Sanger travaille parallèlement sur Nupedia et Wikipédia. Il participe à l'élaboration de la plupart des règles de fonctionnement de cette dernière[7]. En février 2002, la rétribution de son travail pour Nupedia et Wikipédia est supprimée du budget alloué par Bomis ; en conséquence de quoi il démissionne officiellement le 1er mars 2002 de ses fonctions sur les deux projets[a]. En 2003, la progression de Nupedia stagne, alors que Wikipédia se développe très rapidement. Le , Nupedia est définitivement fermée et son contenu intégré à Wikipédia, qui poursuit son expansion. Selon Larry Sanger, Nupedia a échoué à cause d'une chaîne éditoriale trop lourde et de la difficulté à trouver des rédacteurs bénévoles[7].
Le , la Wikimedia Foundation est créée pour financer le soutien technique de Wikipédia[10].
Jimmy Wales intervient fin 2005 sur l'article « Wikipedia » de Wikipédia en anglais, pour retirer l'information selon laquelle Larry Sanger en était cofondateur, puisque Sanger a toujours été un salarié. Cet événement donne lieu à de nombreux articles dans la presse anglophone, ainsi qu'à des images humoristiques sur le sujet[b].
Lors du 5e symposium international sur le journalisme en ligne, Jonathan Dee, du New York Times[11], et Andrew Lih[12] mentionnent l'importance de Wikipédia, non seulement comme une encyclopédie de référence mais aussi comme une ressource d'actualités très fréquemment mise à jour. L'attention a cependant été attirée à de nombreuses reprises sur des problèmes éditoriaux internes à l'encyclopédie[13]. Lorsque le magazine Time a reconnu « Vous » (You) comme personnalité de l'année 2006, en reconnaissant l'accélération de la collaboration en ligne et l'interaction de millions d'utilisateurs dans le monde, il a cité Wikipédia comme l'un des trois exemples de services Web 2.0, avec YouTube et Myspace[14].
En 2015, la Fondation Wikimedia, qui héberge les données des Wikipédias sur ses serveurs, a lancé une initiative durabilité afin de réduire les impacts environnementaux de ses activités.
L’encyclopédie est éditée sur le site wikipedia.org, qui est devenu en quelques années l'un des plus consultés au monde. Les serveurs hébergeant le site sont financés par une fondation américaine, la Wikimedia Foundation. Depuis son lancement officiel, Wikipédia est en grande partie modifiable par la plupart de ses lecteurs. Les mêmes principes fondateurs de rédaction sont partagés par les différentes versions linguistiques, mais les pratiques d'écriture sont convenues indépendamment par les internautes pour chacune d'elles.
Plusieurs autres moyens de consulter l'encyclopédie avec internet ont vu le jour, tels que des sites web miroirs[15], un appareil électronique dédié, le WikiReader, ou des applications pour smartphone.
De 2012 à , le programme Wikipedia Zero a permis une diffusion gratuite de l’encyclopédie et des projets annexes dans les pays du Sud. Grâce à un partenariat avec des opérateurs de téléphonie mobile, l’accès à Wikipédia sur téléphone portable n’était pas décompté du forfait[16]. Ce programme a été arrêté du fait de la faible audience de Wikipedia pour les pays concernés, et de l'inadéquation aux nouveaux types d'appareils téléphoniques.
La recherche de moyens techniques et économiques permettant de rendre accessibles les informations de Wikipédia par d'autres voies que le Web, est liée au projet d'une diffusion la plus large possible des connaissances.
Le projet de distribution sur papier était destiné en particulier aux personnes n'ayant pas les moyens de se raccorder à Internet. La réalisation d'une version de Wikipédia en anglais sur papier, CD-ROM ou DVD fut initiée[c] en août 2003 par Jimmy Wales. Jusqu'en 2014, il a été possible de commander une sélection d'articles de Wikipédia appelée « Livres », imprimée et reliée (pour laquelle la Fondation Wikimédia percevait 10 % sur les ventes brutes des ouvrages[17]). Courant 2015, l'artiste Michael Mandiberg imprima 106 des 7 473 volumes correspondant à la version anglophone de l'encyclopédie dans le cadre d'un projet intitulé « Print Wikipedia »[18].
La version allemande de Wikipédia fut vendue sur CD-ROM, puis sur DVD à partir du deuxième semestre 2004 : le nombre de 10 000 CD-ROM vendus fut franchi en avril 2005. En avril 2007, une sélection d'environ 2 000 articles de la version anglaise fut éditée sur CD-ROM par la société française Linterweb[19] . À la même époque, le projet moulinWiki, initié par IESC-Geekcorps-Mali, proposa une version intégrale incluant tous les articles, sans les images, réunis sur une image disque de 554 Mo[20]. La diffusion d'un DVD d'une sélection d'articles Wikipédia en français a fait l'objet d'un projet équivalent au projet anglophone, mais il n'a pas abouti. Un projet de diffusion de documents électroniques imprimables sur un sujet donné, Les Cahiers de Wikipédia, a lui aussi été abandonné.
Kiwix est l'un des principaux logiciels libres permettant de consulter Wikipédia à partir d'un ordinateur personnel sous Windows, Mac OS, GNU/Linux, iOS ou Android en mode hors connexion. Il permet de lire un fichier au format ZIM contenant n'importe quelle version linguistique de Wikipedia et de la plupart de ses projets annexes (Wikiquote, Wikivoyage, etc.), textes et illustrations comprises (la taille du fichier correspondant variant selon la version linguistique utilisée).
Le projet Afripédia avait notamment fait usage de ce logiciel : dans les campus universitaires d'Afrique dont la liaison internet ne disposait pas d'un débit suffisant pour permettre de consulter Wikipédia en ligne, le projet visait à la mise à disposition d'ordinateurs plug équipés de bornes Wi-Fi et d'une copie locale de Wikipédia. Kiwix est également utilisé par la Human Rights Foundation en Corée du Nord, où la version coréenne de l'encyclopédie est introduite en contrebande par des dissidents[21].
Depuis 2016, des applications mobiles contenant le corpus médical de l'encyclopédie ont également fait leur apparition sous Android, toujours grâce à Kiwix, sous le nom de WikiMed.
Une autre manière de consulter Wikipédia hors ligne est d'utiliser les dumps (sauvegardes), qui sont disponibles en ligne et téléchargeables par tout un chacun. Ils sont cependant particulièrement encombrants, dépassant souvent plusieurs dizaines, voire centaines de gigaoctets et nécessitent pour être utilisés une certaine compétence technique.
L'accès officiel à Wikipédia se charge automatiquement sur les plateformes iPhone, Android, WebOS, Opera Mini, NetFront (Sony Ericsson, PlayStation) ou Wii. Contrairement aux contributeurs anonymes, les utilisateurs inscrits peuvent modifier les articles, consulter leur liste de suivi, ajouter et enlever des articles de cette liste, etc. Un bouton situé en bas de toutes les pages permet de basculer de la version bureau à la version mobile et réciproquement.
Il existe également des logiciels qui permettent de transformer le contenu de Wikipédia sous forme de fichiers consultables sur des assistants personnels, comme Webaroo avec Plucker. L'appareil électronique WikiReader permet également la consultation hors-ligne de Wikipédia (en 2012, cet appareil n'est plus commercialisé en France[22]).
Wikipédia peut aussi être consultée grâce à l'application Android officielle[23], disponible sur le Play Store ou encore l'application iPhone officielle[24], disponible sur l'AppStore.
Wikipédia a pour slogan : « Le projet d'encyclopédie librement distribuable que chacun peut améliorer ». Ce projet est décrit par son cofondateur Jimmy Wales comme « un effort pour créer et distribuer une encyclopédie libre de la meilleure qualité possible à chaque personne sur la planète dans sa propre langue »[25]. Ainsi, Jimmy Wales proposa comme objectif que Wikipédia puisse atteindre un niveau de qualité au moins équivalent à celui de l'Encyclopædia Britannica. C'est un exemple de collaboration massive à but non lucratif.
En revanche, Wikipédia n'a pas pour but de présenter des informations inédites, elle ne vise donc qu'à exposer des connaissances déjà établies et reconnues, s'appuyant sur des sources secondaires de qualité[26].
« Wikipédia » est un mot-valise conçu à partir de « wiki », un système de gestion de contenu de site web qui permet d'écrire facilement dans les pages consultées, et de « pédia », qui provient du mot « encyclopédie », présent dans de nombreuses langues, comme l'anglais et certaines graphies latines. Les contributeurs francophones, ainsi que ceux de certaines autres versions linguistiques, utilisent un « é » aussi bien dans le nom dactylographié que dans le logo, la plupart des autres communautés s'en tenant à l'écriture « Wikipedia »[26].
Wikipédia est réalisée collaborativement sur Internet via un « réseau coopératif » autoorganisé et sans frontières linguistiques[27]. Le système wiki de Wikipédia permet la création et la modification immédiates des pages par tous les visiteurs, même sans inscription. Wikipédia fut la première encyclopédie généraliste à ouvrir, grâce à ce système, la modification de ses articles à tous les internautes. Aucun article n'est considéré comme achevé, et Wikipédia se présente comme une encyclopédie en amélioration continue. La constante surveillance des modifications est également ouverte à tous à travers le système wiki. Il n'y a aucun système hiérarchique de validation ; aussi l'encyclopédie est-elle l'objet de nombreuses incompréhensions et critiques quant à la qualité et à la fiabilité de son contenu[28], et l'objet d'études sur sa fiabilité en anglais, la langue la plus développée.
Le projet se veut universel, en traitant tous les domaines de la connaissance, y compris la culture populaire[29]. Il se veut aussi multilingue[30] et gratuit[31] dans sa version en ligne, afin de favoriser l'accès du plus grand nombre à la connaissance.
Wikipédia est disponible sous licence libre, ce qui signifie que chacun est libre de la recopier, de la modifier, et de la redistribuer gratuitement et onéreusement. Cette notion de contenu libre découle de celle de logiciel libre, formulée avant Wikipédia par la Free Software Foundation. Jusqu'en 2009, le contenu textuel de Wikipédia était publié sous la Licence de documentation libre GNU (GFDL). À partir de 2009, il est principalement publié sous licence Creative Commons paternité-partage des conditions initiales à l'identique 3.0 (CC BY-SA 3.0[32]), la GFDL devenant une licence secondaire disponible sous certaines conditions. Les modifications apportées par les utilisateurs sont publiées sous les deux licences, et l'import de contenu uniquement sous licence Creative Commons BY-SA 3.0 est autorisé, mais il entraîne l'impossibilité de réutiliser globalement les pages concernées sous licence GFDL[d]. Les autres médias (images, sons, vidéos, etc.) sont disponibles sous diverses licences[e].
Toutes langues confondues, des centaines de sites web reprennent tout ou partie du contenu de Wikipédia[f]. Chaque site qui héberge une copie de Wikipédia a sa propre politique éditoriale ; dans Wikipédia, les contributeurs ont développé de nombreuses règles et recommandations pour viser la qualité[g].
Le contenu encyclopédique se veut respectueux de la « neutralité de point de vue », définie par Jimmy Wales comme le fait de « décrire le débat plutôt que d'y participer[33] ». Toute contribution à un article de Wikipédia doit s'efforcer à ne jamais prendre parti dans une discussion argumentée. La neutralité de point de vue consiste à présenter objectivement les idées et les faits rapportés par des sources extérieures vérifiables et notoires, indépendamment des préjugés des rédacteurs des articles. Sur Wikipédia, les règles d'écriture visent à convenir aux personnes rationnelles, même si celles-ci ne sont pas toujours du même avis. La politique de neutralité de Wikipédia stipule que les articles doivent évoquer toutes les facettes d'une question controversée, et ne pas déclarer ni insinuer que l'un ou l'autre des points de vue est a priori le bon. La neutralité de point de vue n'implique pas cependant une représentation égalitaire de toutes les opinions, Wikipédia accordant plus de place aux opinions les plus largement acceptées.
Par ses objectifs et son fonctionnement, le projet Wikipédia s'inscrit dans une série de filiations culturelles[7] :
En revanche, Wikipédia est assez éloignée de l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers par sa volonté de présenter des informations neutres, alors que l'ouvrage conçu par Denis Diderot et Jean le Rond D'Alembert se caractérisait au contraire par son fort engagement contre l'obscurantisme[37]. L'historien du livre Roger Chartier souligne cependant que Wikipédia « repose sur les contributions multiples d'une sorte de société de gens de lettres invisibles » tout en observant que « Diderot n'aurait sûrement pas accepté la simple juxtaposition des articles, sans arbre des connaissances ni ordre raisonné, qui [la] caractérise »[38].
Le succès de Wikipédia a poussé la communauté à développer d'autres sites en reprenant ses mécanismes de fonctionnement :
Cette bibliothèque multimédia propose uniquement un contenu libre, publié soit sous licence libre[h], soit dans le domaine public aux États-Unis, dans le pays d'origine de l'œuvre, et dans celui du contributeur l'ajoutant au site. Cette banque de données regroupe la majeure partie des schémas, photos, vidéos et sons libres qui servent à illustrer les articles de Wikipédia dans ses différentes versions linguistiques. Créée le 7 septembre 2004, Wikimedia Commons dispose de plus de trente millions de fichiers début 2016. Sa politique de licence libre a obligé le monde juridique à prendre position sur les droits d'auteur d'œuvres créées par des non-humains lors de la controverse du selfie du macaque[39].
Wikimedia Commons collabore avec des médiathèques afin de diffuser plus largement leurs fonds d'images libres, à travers Wikipédia notamment. En décembre 2008, les archives fédérales du Bundestag allemand ont ainsi téléchargé 80 000 images vers ce site[i], puis en avril la bibliothèque du Land de Saxe fait un don de 250 000 images[j], et, en novembre 2009, le musée ethnographique d'Amsterdam Tropenmuseum a téléchargé 35 000 images concernant l'Indonésie[40]. Ces images, dont beaucoup ont une valeur historique, servent ensuite d'illustrations à des articles de Wikipédia, des sites web et des journaux en ligne. Ce type de collaboration offre à ces bibliothèques et musées une plus grande diffusion de leur fonds d'images, et une révision de ces fonds par les internautes qui signalent les erreurs comme des descriptions incorrectes ou des confusions entre auteurs homonymes, et permettent la correction des autorités, les biographies succinctes identifiant les auteurs dans une collection d'archives.
Wiktionary, un dictionnaire et thésaurus créé le 12 décembre 2002 ; Wikiquote, un recueil de citations (27 juin 2003) ; Wikibooks, un annuaire des livres électroniques destinés aux étudiants (10 juillet 2003) ; Wikisource, un recueil de textes dans le domaine public (23 novembre 2003) ; Wikinews, un site d'informations (décembre 2004) ; Wikispecies, un répertoire du vivant (2004) ; Wikiversity, une communauté pédagogique créée en 2006 ; et Wikivoyage, un guide touristique en ligne (octobre 2012). Créé en 2001, Meta-Wiki est un wiki utilisé pour coordonner tous ces projets, et servir à la communication entre les communautés linguistiques de Wikipédia, celles des projets frères, et la Wikimedia Foundation.
Wikipédia est organisée afin de regrouper les articles rédigés dans la même langue, qui forment la version de Wikipédia dans cette langue.
Les pages de Wikipédia sont regroupées dans différents espaces de noms, tels que « Principal », « Discussion », « Aide » ou encore « Utilisateur »[k]. L'espace « Principal » contient les articles encyclopédiques, qui peuvent être rangés dans une ou plusieurs catégories, lesquelles peuvent être organisées selon une hiérarchisation arborescente et thématique (par exemple « Pays d'Europe », puis « Italie », puis « Ville d'Italie »)[l].
Les pages sont en outre reliées les unes aux autres par des hyperliens internes permettant au lecteur de se déplacer à travers l'encyclopédie[m]. D'autres hyperliens permettent de naviguer entre les différentes versions linguistiques ou de conduire vers ses projets frères, par exemple pour fournir une définition d'un mot sur le Wiktionnaire ou une galerie d'images sur Wikimedia Commons. Un clic de souris sur les illustrations de Wikipédia conduit à une page de description du fichier multimédia indiquant notamment le nom de l'auteur et la licence sous laquelle il est publié.
Des hyperliens externes mènent aux sources d'information en ligne venant à l'appui de l'article[n]. Les articles proposent aussi souvent des liens externes vers les références ou la documentation en ligne permettant d'approfondir le sujet. Ces liens sont classés en no follow (« ne pas suivre ») pour les robots d'indexation des moteurs de recherche, afin de décourager l'insertion de liens dans un but publicitaire[41]. Afin d'assurer la pérennité des liens vers ces sources, Internet Archive a réparé en 2018 près de 9 millions de liens brisés[42].
Sur chaque page, des onglets permettent d'accéder aux fonctions de modification, soit par l'intermédiaire d'un éditeur visuel, soit par l'intermédiaire du code source, le wikicode[o]. un historique permet de lister les auteurs et de consulter les modifications successives de l'article par ses rédacteurs. Ces modifications sont identifiées par l'adresse IP du rédacteur ou par son pseudonyme s'il s'est préalablement identifié[26].
À chaque article est rattachée une page de discussion permettant aux rédacteurs et lecteurs de discuter et de débattre de la rédaction de l'article[p].
Les différentes communautés linguistiques de rédacteurs de Wikipédia ont élaboré des règles, des conventions et des principes guidant la rédaction des articles qui leur sont propres[q]. Mais elles respectent toutes les principes fondateurs de l'encyclopédie[r]
Des passages de cet article sont désuets ou annoncent des événements désormais passés. Améliorez-le ou discutez-en. Vous pouvez également préciser les sections à actualiser en utilisant {{section à actualiser}}.
Des analyses statistiques, menées par des chercheurs de l'université Carnegie-Mellon et du Palo Alto research center, étudient l'état de la couverture thématique de Wikipédia en anglais en janvier 2008[43].
La répartition montre une nette prédominance des articles culturels. Les pourcentages qui suivent sont ceux de janvier 2008, les variations entre parenthèses représentent leur évolution depuis juillet 2006. Dans l'intervalle, le nombre de pages et de catégories a plus que doublé :
La Wikimedia Foundation permet aux différentes versions linguistiques de Wikipédia d'héberger directement du contenu multimédia (images, vidéo, cartes, plans, sons...). Elle incite néanmoins les différentes communautés à déplacer le contenu libre vers une plate-forme multimédia commune à l'ensemble des 303 versions linguistiques de Wikipédia : Wikimedia Commons. Cependant, de nombreuses images (celles dont le statut vis-à-vis du droit d'auteur varie selon les pays, ou celles qui sont protégées par des copyrights incompatibles avec un téléversement sous licence ouverte) n'y sont pas acceptées. Chaque version linguistique s'est dotée de critères spécifiques et d'une doctrine réglementant l'hébergement de contenu non libre, comme des illustrations protégées par le droit d'auteur mais publiées grâce à des exceptions présentes dans certaines législations[s]. Par exemple, Wikipédia en anglais a adopté le principe américain du fair use[44] (« usage raisonnable », en français), contrairement à Wikipédia en français[45].
Afin d'augmenter le nombre d'images libres disponibles pour illustrer les articles, le concours photographique international Wiki Loves Earth propose de prendre des photos ayant pour sujet le Patrimoine naturel, puis à les téléverser dans le répertoire Wikimedia Commons.
Wikimédia Commons héberge plus de 56 millions d'images[46].
Depuis sa création, le contenu de l'encyclopédie Wikipédia n’a cessé de grandir, en quantité, dans des proportions difficilement imaginables à ses débuts. Au départ comparable aux autres encyclopédies existantes, elle les a rapidement dépassées en taille et en couverture[47].
Ainsi, fin 2009, Wikipédia contenait déjà 28,5 millions d'articles, auxquels il convenait d'ajouter les documents de la médiathèque Wikimédia Commons, contenant 5,6 millions de fichiers. Ces documents étaient chaque mois consultés par 346 millions de visiteurs uniques[48].
Le dessin 3D ci-dessous illustre cette volumétrie.
En 2015, une image 3D de la même volumétrie 2009, basée sur une étude menée par Jacopo Farina et ses collègues[49], a été réalisée à l'aide du logiciel Minecraft[47].
Wikipédia est un projet multilingue composé de près de 300 projets linguistiques distincts. Chaque version linguistique est gérée par des communautés de bénévoles différentes et bénéficie d'une certaine autonomie de fonctionnement. Les règles d'édition peuvent par exemple varier d'une version linguistique à l'autre. Au total, l'ensemble des versions linguistiques représente des milliards de modifications sur des dizaines de millions de pages encyclopédiques, construites par des centaines de milliers de contributeurs.
Articles encyclopédiques | Toutes pages confondues | Modifications | Administrateurs | Utilisateurs enregistrés | Utilisateurs actifs | Images |
---|---|---|---|---|---|---|
48 927 338 | 194 832 779 | 2 467 076 675 | 3 703 | 78 013 248 | 300 683 | 2 578 741 |
Une liste des Wikipédias actualisée régulièrement est disponible sur le site Meta-Wiki.
Langue | Nombre d'articles | Moyenne d'articles par jour depuis le 20/11/14 |
Nombre de pages | Nombre de modifications | Nombre d'utilisateurs enregistrés |
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allemande | ![]() |
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anglaise | ![]() |
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arabe | ![]() |
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basque | ![]() |
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bulgare | Entrée | ||||
catalane | ![]() |
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cebuano | ![]() |
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chinoise | ![]() |
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coréenne | ![]() |
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danoise | Entrée | ||||
espagnole | ![]() |
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espéranto | ![]() |
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finnoise | ![]() |
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française | ![]() |
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hongroise | ![]() |
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indonésienne | ![]() |
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italienne | ![]() |
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japonaise | ![]() |
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kazakh | ![]() |
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malaise | ![]() |
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minangkabau | ![]() |
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néerlandaise | ![]() |
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norvégienne | −![]() |
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persane | ![]() |
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polonaise | ![]() |
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portugaise | ![]() |
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roumaine | ![]() |
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russe | ![]() |
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serbe | ![]() |
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serbo-croate | ![]() |
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slovaque | Entrée | ||||
suédoise | ![]() |
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tchèque | ![]() |
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turque | ![]() |
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ukrainienne | ![]() |
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vietnamienne | ![]() |
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waray-waray | ![]() |
Certaines éditions de Wikipédia, telles que les éditions en cebuo et en waray-waray, ont un nombre d'articles très élevé malgré un nombre limité d'utilisateurs, en raison de l'utilisation d'un logiciel ou robot pour générer des articles[50]. Il existe également un classement qualitatif fondé sur l'existence et la taille des articles d'une liste arbitraire d'environ 1 000 articles que toute édition de Wikipédia devrait avoir[u].
Le projet Wikipédia ne se limite pas aux langues vivantes comptant un très grand nombre de locuteurs, officielles ou attachées à un pays. En effet, des versions de l’encyclopédie Wikipédia sont rédigées dans les langues corse, occitane, bretonne, picarde, basque, catalane, latine, en espéranto, en anglais simplifié.
Sept versions linguistiques de l'encyclopédie recourent à l'orthographe et à la typographie « Wikipédia » (avec l'accent aigu) pour désigner l'encyclopédie :
Les trois éditions de Wikipédia les plus consultées mi‑2010 sont, d'après le site d'Alexa Internet, la version en anglais avec 54 % du trafic, la version en japonais avec 10,3 % du trafic et la version en allemand avec 8,1 % du trafic.
Tout lecteur de Wikipédia est un rédacteur ou correcteur potentiel. Fin 2008, un sondage est effectué par la Wikimedia Foundation et UNU-MERIT (en). Environ 130 000 lecteurs et contributeurs de Wikipédia y ont répondu, principalement en langues anglaise, allemande et espagnole. La moyenne d'âge des sondés est environ 26 ans. Une fois les résultats lissés, environ 65 % d'entre eux se déclaraient seulement lecteurs, et 35 % contributeurs. Parmi les contributeurs, 48 % d'entre eux avaient fait des études supérieures, et 20 % obtenu un master ou plus. Ces contributeurs passent en moyenne 4,3 heures par semaine sur Wikipédia, et leurs motivations principales sont de partager le savoir et de corriger les erreurs[51]. Certains comptes utilisateurs sont utilisés par des logiciels, dits « robots » ou « bots », programmés pour assurer la maintenance des articles, par exemple pour corriger des erreurs communes d'orthographe ou de mise en forme, lutter contre les vandalismes ou encore, dans certaines éditions de Wikipédia, créer de nombreux nouveaux articles[50],[52]. En 2014, les robots ont effectué près de 15 % de l'ensemble des contributions[53]. Il leur arrive de mener des « guerres d'édition » entre eux, parfois pendant plusieurs années[54].
Les rédacteurs se répartissent généralement par communauté linguistique concentrée sur la rédaction de la version de Wikipédia correspondante, mais interviennent aussi souvent ponctuellement sur les versions de Wikipédia en d'autres langues, ou les projets frères de la Wikimedia Foundation. Depuis 2008, les comptes enregistrés peuvent être unifiés : un seul compte sert ainsi à identifier l'utilisateur sur tous les projets de la Wikimedia Foundation.
Parmi les contributeurs, il y a toujours eu plus d'hommes que de femmes[55]. Une étude récente (2010) basée sur une enquête auprès des contributeurs et contributrices et des travaux antérieurs sur le genre, l'expérience de l'internet et les compétences à contribuer[56],[57] laisse penser que ceci est dû en partie au fait que les hommes ont de manière générale plus développé certaines des compétences utiles dans l'Internet pour contribuer à ce type de projet.
Un contributeur est classé « actif » tant qu'il fait au moins cinq modifications par mois. Depuis 2007, le nombre de contributeurs actifs sur l'ensemble des versions linguistiques de Wikipédia a presque été divisé par deux[58].
Un rédacteur peut être identifié par son adresse IP, ou par son pseudonyme s'il l'a enregistré sur le site.
Au sein de Wikipédia, les comptes utilisateurs disposent de différents statuts techniques gérés par le logiciel MediaWiki et contrôlant les actions qui leur sont permises[v]. Les critères pour acquérir un statut et la façon de se servir des capacités fournies sont fixés indépendamment par chaque communauté. Parmi ces statuts, les principaux sont :
La Wikimedia Foundation fournit des statistiques mensuelles sur son site[x]. On trouve notamment la somme des nombres de contributeurs ayant fait au moins 100 modifications pour l'ensemble des éditions[59] :
On trouve également la somme des nombres de contributeurs ayant fait au moins 5 modifications pour l'ensemble des éditions[60] :
On trouve également le nombre de pages vues pour l'ensemble des éditions[61] :
Les modifications apportées aux articles font l'objet de plusieurs niveaux de surveillance a posteriori, qui permettent de corriger les erreurs les plus évidentes. Selon Le Figaro, le cofondateur de Wikipédia, Jimmy Wales, affirme ainsi qu'« en général, la correction d'une erreur ou d'une information fallacieuse a lieu en quelques heures, voire en quelques minutes »[62]. Une étude de l'université du Minnesota affirme que, jusqu'en 2006, sur deux millions de modifications problématiques, 42 % ont été réparées dans un temps qui rend peu probable leur lecture par un visiteur, alors qu'environ 11 % des vandalismes détectés persistaient après avoir été vus cent fois. De la même manière, la grande majorité des vandalismes détectés avaient été corrigés après 15 révisions au plus[63]. En 2009 Dominique Cardon et Julien Levrel attribuent une partie de la réussite du mode de correction et d'amélioration continue de Wikipédia à une gouvernance basée sur la « vigilance participative »[64].
À un premier niveau, tous les changements sont accessibles en temps réel sur une page récapitulant les « modifications récentes ». Ce flux est scruté en permanence par des volontaires, ainsi que par quelques automates[65]. Les vandalismes les plus évidents (écrasements de pages entières, messages d'insulte, graffiti) sont généralement détectés à ce stade, et corrigés dans les secondes ou minutes qui suivent par un retour à la version précédente. Ce premier niveau de contrôle porte essentiellement sur la forme. Les surveillants volontaires peuvent également corriger des problèmes évidents d'orthographe ou de style, et éventuellement effectuer un contrôle de cohérence rapide sur un ajout particulièrement suspect. En 2006, 60 % des « vandalismes » étaient détectés facilement par des humains (modifications dénuées de sens, offensantes ou encore suppressions massives), mais certaines catégories de modifications semblaient plus délicates à repérer : désinformation, suppression partielle, spam et autres[63].
Le deuxième niveau de contrôle consiste, pour un rédacteur inscrit, à examiner sur sa « liste de suivi » (liste des pages qu'il a marquées pour les surveiller) les modifications apportées récemment. Cet examen permet de détecter et corriger assez rapidement les principaux problèmes de fond : erreurs manifestes, ajouts hors sujet, ou manque d'objectivité ou de neutralité dans la formulation. Les coauteurs de l'article peuvent ainsi contrôler de manière plus approfondie les ajouts suspects, si nécessaire en s'appuyant sur des sources de référence.
Quand ces deux premiers niveaux de contrôle conduisent à des corrections, le correcteur volontaire peut examiner ensuite l'ensemble des ajouts effectués par le même contributeur, ce qui peut lui permettre de rattraper des modifications ayant échappé aux deux premiers niveaux de contrôle. Quand il apparaît qu'un contributeur « à problème » a trop souvent une contribution négative sur Wikipédia, il peut se faire interdire d'écriture sur toute l'encyclopédie : « Les administrateurs, élus parmi les contributeurs, ont le pouvoir de supprimer ou de protéger des pages, de bloquer ou d'exclure un contributeur à la suite d'une décision du comité d'arbitrage, lui aussi composé de membres choisis par la communauté »[62].
Les erreurs qui échappent à ces premiers niveaux de contrôle sont des erreurs peu évidentes, ou qui portent sur des articles marginaux, de faible avancement, et peu surveillés. Ces erreurs peuvent rester des mois voire des années dans l'article, et restent d'autant plus longtemps que l'article est peu lu et peu modifié[62]. Elles peuvent être corrigées spontanément par un lecteur. De plus, à la faveur d'une nouvelle modification, l'article repasse par les contrôles précédents, et les correcteurs volontaires peuvent décider à cette occasion de le relire en intégralité pour corriger d'éventuelles erreurs anciennes.
Le dernier niveau de contrôle, collectif, est formé par les projets d'amélioration d'articles rattachés à un thème donné, organisé autour d'un « portail ». Dans ce cadre, les articles sont relus, complétés et corrigés, par des volontaires passionnés par ce thème. Les articles qui bénéficient de ces relectures sont initialement corrigés, et continuent généralement à être suivis par l'équipe du « portail ».[réf. nécessaire]
Chaque communauté établit aussi des procédures pour labelliser les articles en fonction de critères spécifiques, ce processus conduit par exemple à deux catégories d'articles : « bon article »[y] (« good article » sur Wikipédia en anglais) et « article de qualité »[z] (« featured article » sur Wikipédia en anglais).
D'autres procédures sont développées et testées par les différentes communautés de langue, comme le projet WikiTrust, des filtres automatiques contrôlant le texte proposé à la publication, ou des versions de travail nécessitant une relecture avant d'être incorporés à la version publiée (flagged revision)[réf. souhaitée].
Des passages de cet article sont désuets ou annoncent des événements désormais passés. Améliorez-le ou discutez-en. Vous pouvez également préciser les sections à actualiser en utilisant {{section à actualiser}}.
L'étude menée par des chercheurs de l'université Carnegie-Mellon et du Palo Alto Research Center[43] s'intéresse également à la contribution des différents thèmes de l'encyclopédie aux conflits, en décomptant le nombre d'annulations de modification, ramené à la taille de la catégorie correspondant au thème. Les pourcentages qui suivent sont ceux de janvier 2008 :
Les annulations de modification sont plus nombreuses dans certains articles, dont l'ensemble ou une partie du contenu se trouve particulièrement controversé. Une étude montre que ces articles diffèrent selon les langues de l'encyclopédie[66].
Dans l'encyclopédie Wikipédia en français, les dix articles les plus controversés selon le critère des annulations, étaient à fin mars 2010, les suivants :
Le statut de Wikipédia en tant que source de référence est un sujet de controverses, en particulier à cause de son système de rédaction ouvert à tous. L'audience grandissante de Wikipédia a conduit un grand nombre de personnes à formuler des avis critiques sur la fiabilité des informations présentées dans cette encyclopédie. Ces critiques étant récurrentes, une page spéciale de Wikipédia est consacrée aux réponses de participants à Wikipédia aux objections les plus fréquentes[aa].
Les principales critiques portent sur :
Les critiques de Wikipédia l'accusent d'incohérences, de partialité systémique et d'une forme d'anti-élitisme[67], et d'avoir une politique favorisant trop le consensus dans son processus éditorial[68]. La fiabilité et la précision de Wikipédia sont aussi des questions débattues[69]. D'autres critiques portent essentiellement sur sa sensibilité au vandalisme et à l'ajout de fausses informations[70], bien que des travaux aient suggéré que le vandalisme est généralement de courte durée[71],[63].
D'autres critiques se révèlent plutôt positives. Ainsi, en juin 2009, le philosophe français Bernard Stiegler estime que Wikipédia, « passage obligé pour tout utilisateur d'Internet », est un « exemple frappant d'économie de la contribution » et que l'encyclopédie « a conçu un système d'intelligence collective en réseau »[72].
Des études ont été menées sur la qualité du contenu proposée par Wikipédia, et des comparaisons effectuées avec d'autres encyclopédies. Ces évaluations fournissent généralement des conclusions positives pour Wikipédia, mais ces résultats font aussi l'objet de critiques[73].
Le traitement inégalitaire des hommes et des femmes tant en nombre d'articles qu'en qualité et neutralité du contenu, avec une présentation des femmes plus péjorative, fait l'objet d'analyses convergentes[74],[75],[76],[77]. Toutefois, les études ne concluent pas sur le fait de savoir si ce biais provient des contributeurs eux-mêmes, ou des sources qui leur sont disponibles[74]. En 2017, la journée internationale des droits des femmes du 8 mars a vu de nombreuses initiatives pour améliorer le nombre d'articles consacrés à des personnalités féminines[78],[79],[80],[81]. En octobre 2018, lors de l'attribution du Nobel de physique à Donna Strickland, son absence de Wikipédia fait réagir et suscite certaines critiques sur la représentativité des femmes dans l'encyclopédie, tout en pointant du doigt la responsabilité des médias et universitaires qui n'avaient pas préalablement donné de couverture « significative et durable » à cette chercheuse[82].
Wikipédia et ses projets parallèles sont des wikis libres. Le premier wiki est créé en 1995 par Ward Cunningham, qui l'appelle WikiWikiWeb[ab]. Un wiki est un site web dynamique, dont les visiteurs autorisés peuvent modifier les pages qu'ils lisent avec leur navigateur web. Sur Wikipédia, par exemple, la syntaxe utilisée pour modifier une page est beaucoup plus simple que celle du Hypertext Markup Language, et elle est censée permettre un apprentissage rapide.
Le fonctionnement de Wikipédia est assuré par le logiciel libre MediaWiki, une plate-forme wiki adaptée à Wikipédia, écrite en PHP et utilisant une base de données MySQL. MediaWiki est sous licence GNU GPL et est en 2010 utilisé par tous les projets Wikimedia ainsi que par de nombreux autres sites wikis. À l'origine, Wikipédia utilisait le logiciel UseModWiki, développé par Clifford Adams en Perl, et requérant l'usage de la camel case pour la création de liens entre les articles. À partir de janvier 2002, la version en anglais de Wikipédia utilise un logiciel développé par Magnus Manske, écrit en PHP — les versions dans les autres langues étant restées sous le logiciel UseModWiki. À partir de l'été 2002, tous les sites sont progressivement migrés vers MediaWiki.
Les informations contenues dans Wikipédia, toutes langues confondues, sont conservées dans une base de données et peuvent être téléchargées[ac].
Le succès croissant de Wikipédia nécessite l'emploi d'un grand nombre de serveurs informatiques qui fonctionnent tous avec un système d'exploitation GNU/Linux (principalement Ubuntu)[83]. Ces installations sont présentes à Tampa en Floride, à Amsterdam aux Pays-Bas, et dans le site sud-coréen d'hébergement de Yahoo! qui accueille 23 serveurs[Quand ?] de la Wikimedia Foundation.
Les serveurs sont organisés en trois couches :
Plusieurs sites web, comme Ganglia[ad], permettent de consulter diverses informations sur le fonctionnement des serveurs, notamment la charge des processeurs, la mémoire occupée…
Une description précise de l'architecture des serveurs est difficile, car elle change très fréquemment en raison des améliorations régulièrement apportées pour répondre au très fort trafic engendré par la consultation de Wikipédia. Cet aspect de Wikipédia est géré par le personnel technique de la Wikimedia Foundation.
La Wikimedia Foundation possède les différentes marques (Wikipedia, Wikimedia…), les serveurs, les sites web, et agit comme hébergeur web.
Des associations nationales, ayant pour but de promouvoir Wikipédia et le libre partage des connaissances, existent dans plusieurs pays. Elles reprennent généralement l'intitulé « Wikimedia » (Wikimédia Belgique, Wikimédia France[ae], Wikimédia Suisse[af], etc.). Ces associations sont reconnues comme associations locales par la Wikimedia Foundation, mais n'y sont pas juridiquement liées, et n'ont aucune responsabilité sur le contenu de Wikipédia. Elles sont généralement désignées comme le chapter (chapitre) pour un pays donné. Des associations de ce type sont présentes en Angleterre, en Allemagne, en Argentine, en Australie, en Autriche, en France, à Hong Kong, en Israël, en Italie, aux Pays-Bas, en Pologne, en République tchèque, en Russie, en Serbie, en Suède, en Suisse et à Taïwan[85].
Les différentes communautés linguistiques et la Wikimedia Foundation s'accordent pour publier Wikipédia et ses projets frères sans recourir à un financement publicitaire[réf. nécessaire]. Soutenue uniquement par des dons des lecteurs, de mécènes et de fondations, la Wikimedia Foundation emploie une trentaine de personnes[ag] (en septembre 2014, 213 noms constituent l'équipe Wikimédia[86]), principalement des techniciens gérant les serveurs hébergeant les différents sites. Pour l'année fiscale 2007-2008, elle a reçu 6,4 millions de dollars US[ah] de dons.
Selon comScore, Wikipédia a acquis une influence mondiale[87]. Selon comScore et Alexa Internet, Wikipédia figure depuis 2007 parmi les dix sites les plus visités dans le monde et le seul site non-commercial[88].
La croissance de Wikipédia a été favorisée par son classement dans les résultats d'une recherche sur Google[89], environ 50 % du trafic des moteurs de recherche vers Wikipédia provenant de Google[90], dont une grande partie est liée à la recherche universitaire[91].
En avril 2007, le Pew Internet and American Life Project a constaté que le tiers des internautes américains consultaient Wikipédia[92]. En octobre 2006, le site a été estimé à une valeur de marché hypothétique de 580 millions de dollars américains s'il y avait des publicités[93].
En juillet 2007, Wikipédia a fait l'objet d'un documentaire de 30 minutes sur la BBC Radio 4[94], qui affirmait que « Wikipédia » était devenu un terme connu par tout le monde, au même titre que « Google », « Facebook » et « YouTube ». Le cinéaste néerlandais IJsbrand van Veelen a créé un documentaire télévisé de 45 minutes en avril 2008, The Truth According to Wikipedia[95].
Dans les pays pauvres, là où le livre est rare, l'abonnement internet hors de prix[96], Wikipédia est massivement utilisé par les étudiants, ainsi que comme produit d'appel par les opérateurs[97].
Dans un communiqué de presse du 10 novembre 2009, Wikimedia Foundation annonce recevoir plus de 320 millions de visiteurs par mois pour Wikipédia et ses projets frères, d'après comScore Media Metrix[98].
De nombreux projets d'encyclopédie existent — ou ont déjà existé — sur Internet. Certains, tels que la Stanford Encyclopedia of Philosophy[ai] ou la défunte Nupedia, ont adopté une politique éditoriale traditionnelle, avec par exemple un seul auteur par article. La forte fréquentation de Wikipédia, combinée aux critiques sur son principe de fonctionnement, ont également poussé au développement de projets concurrents. Citizendium est par exemple une encyclopédie en ligne en anglais dirigée par Larry Sanger et publiée sous licence libre. Elle se distingue notamment par l'obligation pour les rédacteurs d'indiquer leur nom et de préciser leurs diplômes. Le 5 décembre 2009, Citizendium propose 12 790 articles, dont 121 ont été approuvés par son système de sélection. À titre de comparaison et à la même date, Wikipédia en anglais propose 3 116 306 articles, dont 2 710 sont présentés comme articles de qualité (featured articles).
L'exemple de Wikipédia a aussi suscité la création de projets plus spécialisés, comme l'encyclopédie thématique Memory Alpha, consacrée à l'univers de Star Trek, ou le site parodique Désencyclopédie. Également inspirée de Wikipédia[99], Wikimini et Vikidia offrent un dessein pédagogique à ces nouveaux wikis en proposant aux enfants et adolescents de construire leur propre encyclopédie en ligne[100]. D'autres, tels que Susning[aj] et l'Enciclopedia Libre, sont des wikis dans lesquels les articles sont écrits par divers collaborateurs sans processus formel de révision. Conservapedia est une encyclopédie collaborative en ligne en anglais, conservatrice et créationniste, construite en réaction à la neutralité de point de vue de Wikipédia en anglais, jugée trop « gauchiste » » et « liberal » (au sens américain du terme)[101]. Le projet Wikipédia a aussi influencé la création d'une encyclopédie d'extrême droite qui se dit « encyclopédie alternative », Metapedia, créée le 26 octobre 2006 en suédois, puis son pendant slave, Wikislavia. Metapedia existe en suédois, en anglais, en hongrois, en espagnol, en français, en slovaque, en portugais, en tchèque, en roumain, en allemand, en estonien, en norvégien, en croate, en danois, en néerlandais et en grec. Wikislavia existe en russe, en une langue appelée « sibérien », en tchakavien (croate), en kaïkavien (croate), en russe latinisé, en « don-cosaque », en panslavon, en moldave[Quoi ?] [réf. nécessaire] et en ukrainien.
Influencées par le positionnement de Wikipédia sur Internet, les Éditions Larousse ont ouvert en mai 2008 leur encyclopédie en ligne à un accès public et gratuit, et développé un espace consacré à des articles rédigés par les internautes[102]. L'Encyclopædia Universalis propose aussi une version consultable en ligne, sur un modèle payant par abonnement et reposant sur l'érudition de ses auteurs assumant un parti pris éclairé dans la rédaction des articles. En octobre 2009, un comparatif du magazine Clubic, portant sur six encyclopédies en ligne francophones, concluait à la prédominance de Wikipédia dans l'exhaustivité et l'actualisation de ses informations, et d'Universalis dans la pertinence. L'encyclopédie Larousse était perçue comme un compromis viable, mais cumulant aussi les défauts des deux autres modèles[103].
En Chine, le moteur de recherche Baidu a ouvert l'encyclopédie en ligne Baidu Baike le 20 avril 2006. Le contenu, 1,7 million d'articles en juillet 2009, est rédigé par les internautes sinophones qui cèdent leurs droits d'auteur à Baidu. Hudong est une autre encyclopédie en ligne en chinois : reposant sur une technologie wiki, elle contient, en septembre 2009, 3,23 millions d'articles placés sous copyright. Des systèmes de contrôle assurent sur ces deux sites que des informations jugées inappropriées par le gouvernement de la République populaire de Chine ne sont pas publiées. À titre de comparaison, Wikipédia en chinois contient 270 000 articles en septembre 2009, et son site web a été fréquemment bloqué en République populaire de Chine, notamment parce qu'elle présentait des articles sur des sujets sensibles comme les manifestations de la place Tian'anmen, le Falun Gong, ou le dalaï-lama.[réf. nécessaire]
Wikipédia est devenue un sujet d'actualité, de débat et de satire dans de nombreux pays. Certaines sources médiatiques font sa satire en insistant sur le manque de fiabilité de Wikipédia, comme le journal satirique The Onion[104]. D'autres critiquent le fait que tout le monde peut modifier Wikipédia, comme dans un épisode de The Office, où Michael Scott déclare que « Wikipédia est la meilleure chose de tous les temps. N'importe qui dans le monde peut écrire n'importe quoi sur n'importe quel sujet. » Des émissions radiophoniques ou télévisées, comme le The Colbert Report, ont plusieurs fois incité les téléspectateurs à modifier les pages de Wikipédia, parfois pour y inclure des informations volontairement erronées ou fantaisistes. Inversement, l'illustration Protestataire wikipédien de xkcd s'amuse de l'obsession des Wikipédiens à fournir des sources à toutes les affirmations et dénonce la démagogie des politiques : dans une foule assistant à un discours politique, un individu brandit une pancarte mettant en doute l'assertion de l'homme politique et demandant une référence.
De nombreux sites internet, comme les blogs, les sites officiels ou journalistiques, peuvent proposer des liens complémentaires vers des articles de Wikipédia pour approfondir un sujet.
En 2015 puis 2017 un Londonien se sert de la base Wikipedia de façon ludique pour faire voyager virtuellement les internautes[105],[106].
En 2017, le compositeur biélorusse Ales Tsurko réalise un album à partir d'articles Wikipédia[107].
Wikipédia et le travail collaboratif qui la produit sont rapidement devenus un objet d'études de la part de chercheurs dont une partie s'est réunie dans un réseau dit Wikimedia Research Network ou travaille avec la Wikimedia Foundation ou les associations locales[108].
Le contenu de Wikipédia sert de références dans plusieurs articles de la littérature médicale professionnelle. Cette tendance, bien que minoritaire, semble en 2014 en augmentation depuis 2010. La plupart des citations appuie une définition ou une description. Cette situation n'est pas limitée aux journaux à faible facteur d'impact[109].
Le suivi des consultations des articles de Wikipédia aux États-Unis pourrait refléter la situation épidémique américaine de maladies telles que la grippe[110].
En 2017, les archives cantonales de Vaud (Suisse) étudient l'utilisation du vecteur Wikipédia « pour mettre en valeur et vulgariser les travaux des historiens »[111].
Certaines réutilisations ont été jugées inappropriées. Aux États-Unis, deux jugements ont été cassés en appel parce qu'un des partis avait présenté du contenu de l'encyclopédie Wikipédia pour soutenir une information : le contenu des articles a été jugé trop volatil pour servir de référence, sans prévaloir de l'exactitude ou non de l'information présentée[112],[113],[114]. Wikipédia est aussi utilisée comme source pour des articles de presse[115], provoquant des polémiques lorsqu'une information erronée et non supportée par une note de référence indiquant sa source, est reprise sans vérification par les journalistes[116],[117]. Plusieurs journalistes ont été licenciés pour plagiat de Wikipédia[118],[119],[120].
Le , the Washington Post a déclaré que Wikipédia était devenue un point central de la campagne électorale de 2008 des États-Unis, en précisant : « Tapez un nom de candidat sur Google et l'un des premiers résultats est une page de Wikipédia, ce qui rend ces entrées peut-être aussi importantes que les publicités pour définir un candidat. Ces entrées présidentielles sont déjà modifiées, disséquées et débattues de nombreuses fois chaque jour. »[121] Un article d'octobre 2007 de l'agence Reuters indiquait qu'avoir un article sur Wikipédia commençait à prouver la notoriété d'une personne[122].
Lors de la campagne électorale présidentielle française de 2017, Europe 1 analyse le poids de chaque candidat dans Wikipédia, volumes des articles, posts des discussions, etc.[123]. Les médias ont ensuite relevé l'engouement de wikipédiens pour créer les 300 articles consécutifs aux élections législatives[124],[125]. À la suite de l’élection de nombreux nouveaux députés élus pour la première fois à l'Assemblée, des wikipédiens « ont souvent dû créer ex-nihilo de nouveaux articles » sur les nouveaux parlementaires. Le Parisien rapporte que « seuls 56 des 309 députés élus d'En Marche ! avaient une page Wikipédia avant le premier tour des législatives »[126]. Selon le Nouvel Obs, lors de la création d'articles sur ces personnalités des « tentatives de censure » ont été enregistrées sur les articles concernant Alain Péréa, Buon Tan, Émilie Guerel et Didier Martin qui « ont fait l'objet d'interventions visiblement partisanes »[127].
Le contenu figurant sur Wikipédia a également été cité comme une source de référence dans certains rapports de l'Intelligence Community[128].
La volonté de Wikipédia de diffuser du contenu libre, y compris pour nombre de ses illustrations, a eu une petite influence en Italie sur le débat parlementaire relatif aux libertés et à la protection du droit d'auteur. Le 28 septembre 2007, l'homme politique italien Franco Grillini a soulevé une question parlementaire adressée à la ministre des ressources culturelles et des activités, sur la nécessité d'introduire dans la législation italienne la liberté de panorama telle qu'elle existe dans d'autres pays européens. Il a affirmé que l'absence de cette liberté forçait Wikipédia, « le septième site le plus consulté », à interdire toutes les images de bâtiments modernes et d'art moderne italien, et a déclaré que c'était très handicapant pour les recettes touristiques[129].
Le 10 mars 2015, l'Union américaine de défense des libertés (ACLU) a déposé une plainte au nom d'Amnesty International USA, de Human Rights Watch (HRW) et de sept autres organisations non-gouvernementales, médiatiques et juridiques, dont la fondation Wikimedia, à l'encontre de la NSA, l'accusant d'avoir « dépassé l'autorité que le Congrès lui confère ».
La plainte argue que les droits constitutionnels des plaignants sont violés, en particulier le Premier Amendement qui protège la liberté de parole et de la presse, et le Quatrième Amendement qui interdit « les fouilles ou saisies sans raison ». Lila Tretikov, directrice de la Fondation Wikimedia, déclare alors « Wikipedia est fondé sur la liberté d'expression, d'enquête et d'information. En violant la vie privée de nos usagers, la NSA menace la liberté intellectuelle qui est centrale pour la capacité à créer et à comprendre des connaissances »[130].
La Turquie bloque l'accès à Wikipédia en 2017 en raison de la présence d'articles évoquant la possible collaboration entre le gouvernement turc et des organisations jihadistes situées en Syrie[131].
La Chine bloque l'accès à Wikipédia dans toutes les langues en avril 2019, dans le cadre de la censure d'Internet dans ce pays[132].
Le 12 juin 2015, la Wikimedia Foundation annonce l'utilisation du protocole de communication HTTPS pour tout le trafic Wikimedia, dans l'optique de contrer la surveillance de masse exercée par la NSA, qui profite en particulier des insuffisances du protocole de communication HTTP en matière de sécurité[133],[134].
« Aujourd'hui, nous sommes heureux d'annoncer que nous sommes en train de mettre en œuvre le protocole HTTPS pour chiffrer tout le trafic Wikimedia. Nous allons aussi utiliser le mécanisme HTTP Strict Transport Security (HSTS) afin de se prémunir contre les efforts visant à casser le trafic HTTPS pour intercepter ensuite le trafic » annonce la Fondation, via son blog, qui poursuit, en dénonçant la surveillance de l'Internet : « Dans un monde où la surveillance de masse est devenue une menace sérieuse pour la liberté intellectuelle, les connexions sécurisées sont devenues essentielles pour protéger les utilisateurs tout autour du monde[135]. » L'utilisation du protocole HTTPS s'étendra donc à Wikipédia et ses projets frères, afin de garantir un maximum de sécurité aux utilisateurs[133].
En mai 2017, Le Monde titre Le chiffrement a contribué à faire baisser la censure de Wikipédia dans le monde à la suite de l'étude de chercheurs sur le passage au HTTPS[136].
Le contenu de Wikipédia est utilisé sur des sites webs, dans des devoirs scolaires, dans des études universitaires, des livres, des conférences et des affaires judiciaires[137].
Le développement du numérique a amené des changements et initiatives dans le monde de l’enseignement, notamment avec l’émergence de démarches collaboratives. Certains enseignants, comme Lionel Barbe de l'université Paris Ouest Nanterre La Défense, proposent à leurs étudiants des ateliers collaboratifs, notamment sur Wikiversité. Cette plate-forme permet de guider les étudiants dans leurs travaux et leurs contributions sur des pages Wikipédia selon des sujets choisis. Une démarche universitaire qui intéresse de plus en plus le monde de l’enseignement notamment dans des cours qui mobilisent l’utilisation d’outils propres aux TIC (Technologies de l'information et de la Communication). Le rapport[138] du Conseil national du numérique, Bâtir une école créative et juste dans un monde numérique, propose une réflexion sur la manière d’inclure la culture numérique dans la vie de tous les citoyens dans leur formation ou leur apprentissage. Wikipédia y est cité en tant que modèle « socio-technique » où les individus peuvent échanger les uns et les autres à travers un système de partage de connaissances. Les pouvoirs publics commencent à soutenir ce modèle d’enseignement : des partenariats tels que celui avec le Ministère de la Culture donnent lieu à une institutionnalisation progressive de Wikipédia.
D'autres initiatives sont aussi menées afin de développer une culture collaborative dans l'enseignement. Le Wikipedia Education Program[139] permet à de nombreux étudiants dans des universités américaines et canadiennes d'y contribuer dans un cadre précis.
Dans la continuité du modèle du web participatif, l’enseignement tend à développer du lien plus que du savoir pur, avec un professeur devenu davantage « passeur » qui encourage les élèves à acquérir eux-mêmes une base de savoirs. On passe alors à une diffusion de la connaissance horizontale plutôt que verticale, laissant aux étudiants l’occasion d’être proactifs[140].
Alexandre Moatti parle du numérique comme d’un nouveau mode de communication, dans lequel Wikipédia offre un terrain de recherche adéquat pour passer d’un concept à un autre, d’une langue à une autre[141]. En 2015, une étude sur l'usage de Wikipédia dans l'enseignement français montre une utilisation accrue de l'encyclopédie participative en tant que ressource par les enseignants et les élèves[142],[143]. Lors du Forum du numérique éducatif organisé pour les enseignants dans les locaux de l'Insa de Blois, un intervenant a rappelé la pertinence de Wikipédia à longue échéance dans les établissements scolaires, en particulier en vue de montrer aux élèves comment se construit le savoir[144].
L'ensemble des prix décernés à Wikipédia peut être vu sur Wikipédia:Meta, sur la page Trophy shelf.
Wikipédia a reçu deux prix en mai 2004. Le premier était un Golden Nica (en) pour les communautés numériques, qui fut remis par Ars Electronica avec la somme de 10 000 € et une invitation à se présenter au PAE Cyberarts Festival en Autriche, plus tard dans l'année. Le deuxième était un Webby Award dans la catégorie « communauté », remis par l'International Academy of Digital Arts and Sciences, basée à New York[145]. Wikipédia a également été proposée pour un Webby Award dans la catégorie « meilleures pratiques ». En septembre 2004, la version japonaise de Wikipédia a reçu le Web Creation Award de la part de l'Association des publicitaires japonais. Cette récompense, normalement donnée à des personnes réelles pour de grandes contributions sur le web en japonais, fut acceptée par un contributeur de longue date de Wikipedia en japonais. Le 26 janvier 2007, « Wikipédia » a aussi été nommée quatrième meilleure marque par les lecteurs de brandchannel, recevant 15 % des voix en réponse à la question « Quelle marque a le plus d'impact sur nos vies en 2006[146] ? » En septembre 2008, Wikipédia a reçu le prix Quadriga 2008, également attribué à Boris Tadić, Eckart Höfling (en) et Peter Gabriel. Le prix a été décerné à Jimmy Wales par David Weinberger (en)[147]. En 2009, les Webby Awards classent la création de Wikipédia en 2001 comme l'un des « moments les plus importants de la vie du web ces dix dernières années »[148].
En janvier 2013, l'astéroïde (274301) Wikipédia est nommé en l'honneur de l'encyclopédie[149].
En 2015, Wikipédia reçoit le prix Érasme doté de 150 000 euros « pour son apport particulier à la diffusion des connaissances[150]. »
Wikipédia reçoit le Prix Princesse des Asturies de la coopération internationale en juin 2015[151],[152].
En 2019, l'espèce Viola wikipedia est nommée en l'honneur de l'encyclopédie[153].
Wikipédia est financée par les dons d'internautes consultant l'encyclopédie. Wikipedia organise une collecte de fonds annuelle, annoncée par des bandeaux présents sur chaque page sous forme d'« appels » de Jimmy Wales ou de divers contributeurs. Bien que les fonds reçus soient chaque année plus élevés que l'année précédente[154], ils ne suffisent pas forcément à équilibrer le budget de la Wikimedia Foundation, qui héberge Wikipédia, selon les rapports financiers. L'argent nécessaire au budget est comblé par les dons de diverses institutions ou entreprises et ceux reçus par des particuliers le reste de l'année[155]. Google puis Amazon, qui exploitent le contenu de l'encyclopédie, sont les deux premiers géants du Web, respectivement en 2017 et 2018, à apporter un don à Wikipédia, à chaque fois d'un montant d'un million de dollars[156]. Contrairement à un grand nombre de sites, Wikipedia refuse d'afficher de la publicité pour financer son fonctionnement.
Selon certaines méthodes d'évaluation en 2013, le coût de remplacement de Wikipedia pourrait être estimé à 6,6 milliards de dollars avec 630 millions de dollars de frais de mise à jour par an ; et le bénéfice de Wikipédia pour l’utilisateur serait estimé à des centaines de milliards de dollars[157].
L'utilisation de l'informatique contribue à l'augmentation de l'énergie grise, et les consultations/modifications concourent à la consommation directe d'énergie. En 2018, les serveurs de la Fondation Wikimedia, qui hébergent les données des différentes Wikipédias, n'étaient alimentés par des sources d'énergie renouvelables qu'à hauteur de 6 % et ont envoyé dans l'atmosphère 1,2 kilotonne de CO2. Cela équivaut aux émissions de 1 000 voitures parcourant 10 000 km par an, à raison de 120 g d'émissions de CO2 par km. À la suite de l'accord de Paris sur le climat en 2015, la Fondation Wikimedia a décidé de lancer une initiative durabilité (sustainability initiative) pour réduire les impacts environnementaux de ses activités. La Fondation Wikimedia a aussi décidé de réaliser chaque année une étude sur ses impacts environnementaux[158].
L'évaluation automatique de la qualité des articles de Wikipédia est un problème scientifique connu et large[159]. Par exemple, en tant que mesures pour évaluer la qualité, il peut être pris dans le numéro de compte des références, la longueur du texte, le nombre d'images, les sections, la popularité des articles et d'autres[160],[161].
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